Quelle chance de pouvoir visiter cette grande bibliothèque féministe à l’occasion des journées du Matri/Patri-moine 🙂
Découvrez l’histoire de la bibliothèque et l’immense richesse de ses collections lors de cette visite guidée des magasins par une bibliothécaire.
L’ACCUEIL: On a commencé par être chaleureusement accueilli, avec une présentation de la partie publique au 3e étage. La BMD, c’est un fonds documentaire de 50000 livres/ouvrages et 4500 photos sur le féminisme. A vocation à être conservé, avec toutes les précautions hydrométriques/températures et de protections chimiques/mécaniques nécessaires. Les biens sont recherchés et achetés dans les enchères publiques, avec préemption possible de l’état, et sur des marchés publics.







MARGERITE DURAND: Mais le démarrage du fonds provient de Marguerite Durand (1864-1936), une sacré féministe en avance sur son temps. Elevée au couvent, puis élève au Conservatoire et ensuite actrice à la Comédie Française pendant 8 ans, elle devient journaliste au journal de son mari, la seule femme! Traînée dans la boue par la gauche révolutionnaire qui ne supporte pas le féminisme à cette époque, mais découvrant les suffragettes anglaise, elle crée le quotidien La fronde en 1897, par « les Frondeuses » uniquement fait par des femmes, cela durera 10 ans, La famille Rothschild contribuera à son financement. Les femmes journalistes ne sont pas bienvenues, il faut ainsi demander des autorisations pour qu’elles puissent aller à la bourse, travailler de nuit, les typographes mèneront un procès pour ne pas avoir de femme dans leur profession. En 1915, elle dirige la Ligue Nationale contre l’Exploitation du Salaire Féminin car la Grande Guerre a besoin des femmes dans les usines pour remplacer les hommes au combat, mais avec des salaires bien plus bas ! Derechef en 1917 en participant au mouvement des midinettes, les ouvrières parisiennes du textile réclamant elles aussi des augmentations de salaire et des droits sociaux. En 1931, elle lègue à la ville de Paris toute la documentation qu’elle possède sur l’histoire des femmes créant ainsi le premier Office de documentation féministe français, qu’elle dirige jusqu’à sa mort
LE TRESOR AU SOUS-SOL: Puis nous sommes descendus au sous-sol, avec ses 3km linéaires d’étagères! 50000 livres, 4500 photos. Voici un premier aperçu, pas de fenêtre, air climatisé, on essaye d’égailler son poste de travail 🙂







LES AFFICHES ET OBJETS: Toute une collection incroyable, ça punche fort ces avant-gardistes féministes 🙂






LES FEMMES ET LA GUERRE: des documents des féministes contre la guerre. Ça nous rappelle le très bel essai Le coût de la virilité de Lucile Peytavin paru en 2023 (dispo dans notre fonds sur https://citedesdroitsdelafemme.fr/review/le-cout-de-la-virilite/ )


DES PIECES HISTORIQUES: Des courriers de Louise Michel, aux exemplaires du journal La Fronde de Marguerite Durand, aux revues autour du mouvement de libération des femmes





BEAUCOUP D’OUVRAGES CONTEMPORAINS, AUSSI EN DIFFERENTES LANGUES:



JE PLEURE EN TOMBANT SUR UN LIVRE SUR l’AGHANISTAN EN 1971: en lisant deux paragraphes édifiants, la situation à l’époque pour les droits des femmes n’était pas brillante, mais les Talibans du 21e siècle ont réussi à faire bien pire, on ne peut plus pire même !




MERCI: nous remercions grandement la bibliothécaire qui a animé cette visite passionnante, avec beaucoup d’anecdotes, d’aimabilité, nous montrant une petite partie de ces plus grands trésors. Merci, merci aux journées du Matri/Patri-moine.
L’ADRESSE POUR CONSULTER SUR PLACE: Bibliothèque Marguerite Durand, 79 rue Nationale | Paris 13